lundi 18 mai 2015

Fondue au chocolat chapitre -12-

Chapitre 12






Je me réveille avec l'évidence qu'Alexandre est un hors-la-loi...un criminel
Ce n'est pas possible...mais tout ce qui a passé hier n'était quand même pas le fruit de mon imagination
Je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit
Et à cinq heures du matin, j'étais déjà debout, un mug rempli d'un café noir fumant entre les mains
Je n'ai pas réussi à me réchauffer même sous ma couverture...j'ai imaginé mille et un scénarios
Une infinité de questions m'a hantée toute la nuit et je n'ai pas réussi à dormir...ne trouvant aucune explication, aucune réponse
Je veux tout savoir
Alexandre a tout simplement disparu...il ne m'a pas appelé
 Je ne sais pas ce qui se passe...Qu'est ce qui s'est passé hier ?
Je ne dois rien savoir...peut-être que c'est mieux ainsi...il ne veut pas m'impliquer...il l'a dit !
Il ne va pas me faire du mal et c'est pour cela qu'il n'a pas appelé
Ou qu'il a appelé et que je n'ai pas eu la force de lui répondre
Je ne sais plus

J'ai passé une nuit épouvantable
J'ai entendu de multiples voix...je crois que c'est la police
La police qui cherchait Alexandre...
Je ne sais plus où j'en suis...il fallait qu'il appelle, qu'il m'explique...même s'il n'y a rien de sérieux entre nous...
Pourquoi il n'a pas sauté de chez lui, de son balcon, pourquoi il a choisi de faire son incroyable évasion depuis chez moi, depuis mon balcon et cette souplesse qu'il a...je ne peux pas imaginer qu'il a sauté d'un balcon à un autre depuis le quatrième étage...ça relève un peu de la science fiction et pourtant, il l'a fait...j'ai préféré ne pas tout regarder, j'ai préféré fermé ma porte fenêtre, rentrer et oublier jusqu'à son existence...
****
Je n'ai pas rêvé...
Cela fait trois jours...trois jours complets que je n'ai pas revu Alexandre...
TROIS JOURS sans mon voisin !
Mes doutes se sont confirmés...j'ai toujours raison...il y a quelque chose qui cloche chez cet homme...quelque chose de dangereux, de suspect...je le sentais depuis le début...
Il est quoi...un tueur en série ? Un criminel ? Un terroriste ? qui ??? qui précisément ? j'ai le droit de savoir...
Un criminel m'a tout de même embrassé et j'ai le droit de savoir avec quel genre de criminel j'ai eu affaire...je dois me sentir dégoûtée et pourtant le seul sentiment que j'éprouve c'est de l'inquiétude...je m'inquiète pour ce crétin...
Ce...
Ce séduisant diable qui a entré dans ma vie...
Au bout du cinquième jour...j'ai décidé de m'approcher de la porte de son appartement
Ma stupidité m'a poussé à toucher la froideur du bois de la porte...sa porte...avec nostalgie, je me suis rappelée la fois où j'ai oublié mes clefs à l'intérieur de mon appartement et que j'ai dû sonner à cette même porte pour demander de l'aide à Alexandre...
Quand il m'a ouvert... il ne portait que cette serviette blanche autour de sa taille sculpté parfaitement...oh mon Apollon à moi !
Il a promis de m'appeler
Il aurait dû le faire !
Qu'est-ce qui se cache derrière Alexandre le beau, Alexandre le parfait...Mon Alexandre le grand !
Je veux savoir...j'ai frappé à sa porte...un espoir insensé
Personne ne m'a ouvert !
J'ai rentré chez moi, j'ai fermé la porte...j'ai enfin respiré, je n'étais pas consciente du fait que pendant le temps que j'ai passé devant sa porte, j'ai retenu ma respiration parce que j'ai peur pour lui...j'ai peur pour moi aussi...
J'ai demeuré longtemps debout devant ma porte fermée...je me suis sentie abattue et fatiguée...
Au début je n'ai rien senti...
Si ces mains qui ont tenues ma taille doucement n'étaient pas froides, je crois que je ne sentirai jamais la légèreté de son toucher
-Sara...
J'ai sursauté, paniquée et hors d'haleine mais sa voix, basse telle un murmure que moi seule avais le droit d'entendre m'est familière...C'est lui...lui...Alexandre...Et mon cœur s'est arrêté de battre!...merde! merde! je fais quoi? je fais quoi là?! je...je tremble...je crois que je vais m'évanouir là
-Sara...non ! shhhh...Du calme mon ange... Ne te retourne pas !
Il me tenait doucement mais quand j'ai décidé de retourner pour lui faire face...il m'a tenue fortement...mon dos contre son torse...nous demeurons ainsi sans rien dire, pendant quelques secondes, minutes ? Je ne sais plus
J'ai senti sa respiration juste contre mes cheveux...il était plus grand...tellement plus grand que moi...il me berçait comme un bébé contre lui...
Et soudain, je me suis sentie en sécurité...là...tout contre lui...Dans ses bras...je ne tremble plus et je n'ai plus froid
-Je suis un homme dangereux, Sara
Il a murmuré tout contre mon oreille...ses lèvres frôlaient le lobe sans y toucher
-un homme qu'il ne faut pas approcher
respire Sara...inspire...expire
-et pourtant...tu...tu me tiens dans tes bras
je bégaye...je ne sais plus si c'est bien ma voix à moi ça...
-pour la dernière fois ! je suis venu te dire au revoir !
J'ai voulu qu'il me lâche... j'ai voulu le regarder et demander des explications...il m'a tenue encore plus fort...je reconnais là les bras d'un...un criminel...si forts...
-non ! ne dis rien...s'il te plait...moins tu sauras mieux c'est !
-non...non...j'ai besoin de tout savoir !
Révoltée, je n'ai pas réussi à quitter ses bras mais je me suis retournée...j'étais écrasée contre lui...contre son torse...la vision de notre position me perplexe pendant une fraction de seconde mais j'ai relevé mes yeux vers son visage...toujours aussi beau mais si fatigué
-tu as tué quelqu'un ?
Il m'a regardée...d'abord il avait un regard mélancolique en me dévorant des yeux, puis, il a eu un regard amusé
-Dis-le ! Dis-moi tout !
J'ai ignoré ce regard et j'ai frappé ses épaules avec mes deux mains
-parle !
-non !
-non quoi ?
-non je n'ai tué personne, Sara !
-tu as agressé quelqu'un ?
-Sara !
Il a secoué sa tête
-tu as...est-ce que tu as...violé quelqu'un ?
J'ai demandé avec une toute petite voix hésitante...parce que pour moi ce crime était le pire de tout ! Et je ne souhaite pas du tout que la police cherchait Alexandre parce qu'il a tué, ni parce qu'il a violé...oui...je suis ridicule
-non...mais j'ai tellement envie de faire ça, là tout de suite
Son ton ironique, son regard malicieux et amusé m'énervaient mais j'étais toujours tout contre lui et rien dans cet homme ne m'a fait fuir jusque là...il m'approchait encore de lui...j'ai cru que je n'aurais aucun moyen de respirer, s'il continue à m'écraser ainsi
-alors quoi ?
J'ai demandé en fixant ses yeux couleur chocolat sans battre des cils une seule fois...
On ne s'est pas quittés des yeux pendant une éternité
Je veux une réponse ! J'ai résisté...je l'ai défié...défié son regard profond, perçant et "fondant"
-j'ai...j'ai beaucoup d'argent que j'ai gagné d'une façon...plutôt illégale !
Il a dit en me fixant toujours
-tu...tu...
-oui...depuis des années, c'est compliqué, mais jusque là je n'ai eu aucun souci même la dernière nuit quand j'ai cru que tout est dévoilé, j'ai eu tord, ils n'ont pas réussi à capter mes moyens ni à me piéger
-mais comment...
-C'est assez ! Ne me pose aucune autre question ! je te l'ai déjà dis, Sara ; je ne veux pas te mêler à ça !
-et si je veux me mêler ? si je veux tout savoir !
-c'est non !
-pourquoi tu es là alors ?
-pour te dire au revoir !
- tu l'as dis ! tu peux sortir de mon appartement maintenant
J'ai voulu le pousser...avec mes mains et tout mon corps, je l'ai poussé...mais ce n'était pas facile...il n'a pas bougé d'un seul centimètre
J'étais toujours dans la même position, si proche de lui, écrasée et si fragile mais tellement en colère
-lâche-moi !
-pas encore !
-non...je veux que tu me lâche maintenant !
-prouve-le !
-que je prouve quoi ?
-que tu veux que je te lâche !
En rassemblant toutes mes forces, j'ai essayé encore de me libérer...je n'ai pas eu une seule seconde l'idée que je suis en train de me frotter toute entière contre son corps...quand je l'ai découvert, je suis devenue encore plus en colère
-voleur !
J'ai lâché en plaçant mes mains contre son torse pour me protéger
-Crétin ! Sadique ! Obsédé !
-comme c'est vrai ! Tu me connais parfaitement mademoiselle Sara !
-je te déteste !
-oh !
Il a osé se moquer de moi...il n'arrête pas de me provoquer
-je te promets que je vais appeler la police à l'instant même où tu quittes cette maison
-je te promets que je ne quitterai pas cette maison tant que je ne suis pas assuré que tu ne feras jamais ça !
Il m'a regardé encore amusé
-de tant plus que la police n'a rien contre moi
-alors pourquoi tu veux partir d'ici ?
Son index a parcouru ma joue d'une douceur qui chatouille
-c'est mieux ainsi
-mieux pour qui ?
-pour nous !
-je veux que tu me lâches
-je le ferai mais d'abord, je veux que tu m'embrasses !
-non !
-je veux sentir tes lèvres pour la dernière fois Sara
Moi, je veux pleurer... « la dernière fois » ?
-c'est non !
- Est-ce que tu ne veux pas sentir la même chose que la dernière fois, encore ?
-non ! non !
-moi je veux ! Tes lèvres sont si douces !
-non !
-je veux t'embrasser et je le ferai
-mais si je te dis non c'est non !
-oui, c'est non mais il faut que tu saches à quel point je veux t'embrasser !
-je ne veux rien savoir !
-ça me met hors de moi que tu me refuses ça !
-et ça me met hors de moi que tu refuses de me raconter ce qui se passe avec toi alors que tu veux absolument faire entrer ta langue dans ma bouche !
-faire entrer... ??? quoi ? c'est mauvais ça...tu es devenue une très vilaine fille !
-tu  veux m'embrasser et je veux absolument une réponse à toutes mes questions que j'ai depuis maintenant plus de cinq jours...il n'est pas question que tu m'embrasses sans m'avoir répondu !
Enfin, il m'a lâchée...et j'ai eu peur...j'ai eu peur qu'il me quitte comme cela...sans m'avoir embrassée ni répondu à mes questions
Mais il ne m'a pas quittée des yeux...il a juste croisé les bras
-qu'est ce que tu veux savoir ?
-tout !!
-nein...non non non ! il faut être précise ! Une question une réponse puis un baiser
-mais...j'ai plusieurs questions !
Le diable a souri
-à la fin de chaque réponse...un baiser...un vrai baiser et c'est moi qui choisis la place de chaque baiser !
-tellement pervers et inacceptable ! c'est non!
-je ne dépasserai jamais mes limites et tu peux arrêter les questions quand tu veux !
-pourquoi tu as volé de l'argent ? tu es riche...tu possèdes toutes ces sociétés, cette fortune, ces livres...
-j'ai volé parce que j'étais pauvre !...je commencerai par tes lèvres !
-non...ce n'est pas juste ! ce n'était pas une réponse satisfaisante...je veux savoir...
-d'abord mon baiser
Tant de colère contre cet homme malhonnête...j'ai tenu son visage entre mes deux mains...j'ai approché mes lèvres des siennes...il a essayé de dominer le baiser mais avant même d'essayer j'ai mordu sa lèvre inférieure avec insistance...j'ai voulu lui faire mal parce qu'il m'a fait tant de mal en voulant me cacher sa vérité
Il a gémi...j'ai pu goûter à son sang...j'ai lâché sa chair tendre mais il ne m'a pas lâché...il a attrapé mes lèvres pour un baiser fiévreux, passionné tout en me tenant par mon chemisier, maladroitement, de peur que je ne le fuis...
Oh fuir ce baiser intense, sauvage
Fuir ces lèvres ensanglantées exigeantes
Fuir cette soif, cette passion... ??
Jamais !
-petit chaton sauvage !...cette bouche délicieuse...je ne pense pas en avoir assez
-comment tu es entré ici ? par le balcon ?
-non...j'ai utilisé les clefs...les doubles de tes clefs que tu caches toujours sous le tapis d'entrée depuis que tu as oublié tes clefs à l'intérieur la dernière fois...
-tu...
-oui je sais...
-je ne pense pas t'avoir dis où je les cache
-ça fait trois questions là !
-une seule !
-je choisis encore tes lèvres...pour le baiser...pas de morsure si non je te mords (il fait une pause pour me regarder de la tête aux pieds) de  partout, je suis rancunier ! Viens par là...
Il a attrapé ma main, s'est approché et a penché sur moi
-tu es un homme dangereux...
-oui...
Il a murmuré contre mes lèvres
-très dangereux pour toi...
-et pourtant je suis là
-tu es ici chez toi...je disparaîtrai bientôt
-non...non je ne veux pas !
-shhh
Il a caressé  ma joue puis mes cheveux avant de tenir quelques mèches entre ses doigts et de les tirer sauvagement en arrière pour que je le regarde
-une petite fille comme toi doit être protégée d'un type comme moi et c'est moi qui vais te protéger...mais avant...je veux bien répondre à toutes tes questions !
-pourquoi tu ne m'a pas protégée dès le début ?
je murmure en fixant son regard sincère et...je dirai triste
-j'ai essayé Sara...j'ai essayé de ne pas t'approcher mais tu étais là chaque matin avec...
Il s'est arrêté...il a lâché mes cheveux...ses doigts ont touché à peine son sourcil....je sais maintenant que c'est son tic lorsqu'il est nerveux
-avec quoi ?
-tes yeux...qui me fixaient...puis ton odeur...une odeur très douce
-c'était ton parfum qui dominait l'ascenseur chaque matin
-ton odeur était plus discrète mais elle était là, elle me...perturbait...tu étais là...tu...ça fait combien de questions ?
Je l'ai regardé avec insistance
-ne me regarde pas ainsi, Sara !
-comment?
Il s'est approché...pour embrasser mon front, mes deux joues, mon nez, mon menton
-tu m'as regardé comme si tu veux que je t'embrasse
-non
-si !...je t'ai manqué ?
-j'étais inquiète pour toi...je voulais être rassurée, tu as promis que tu m'appellerais
Il m'a juste dévisagé en souriant encore malicieusement puis ce sourire a disparu
-il ne faut plus jamais que tu t'inquiètes pour moi et il ne faut plus penser à moi...le moment où je sors d'ici, il faut m'oublier, compris?
il me parait soudain si autoritaire que je veux bien le gifler
-Non! je ne veux pas !
-tu es si entêtée que je veux vraiment te punir
il m'attrapa par les coudes pour m'approcher encore de lui
-je ne peux pas t'oublier juste parce que tu l'as demandé...tu peux le faire toi ?
J'avoue que des fois, je suis courageuse...je peux parler!
-faire quoi ?
-m'oublier ? tu quittes cet appartement et tu m'oublies, tu arrêtes de penser à moi
-il faut le faire !
-tu le feras ?
- toi, tu dois le faire
-non !
-arrête de me contrarier !
-tout ce que tu dis est insensé
-arrête !
-embrasse-moi !

-tu me...tu es...incroyable, Sara!

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