dimanche 28 septembre 2014

Fondue au chocolat -chapitre10-


Chapitre 10 

Fondue au chocolat -chapitre10-



-Sara ?!...sara ? 
Une voix familière…un peu roque…très séductrice prononce posément mon nom 
Quand je me retourne, je découvre une chemise de laine blanche et un pantalon bleu marine…on ne peut plus élégant Mr. Alexandre….toute en simplicité…seul détail extravagant c’est sa barbe de trois jours…mon cœur s’emballe…je peux l’entendre qui bat dans mes oreilles…je ne sais pas ce qui se passe avec tout mon être, mon corps, mon sang…
-vous m’évitez ?
-non…je…je travaille
Il fronce ses sourcils…son détecteur de mensonges m’a eu
-j’ai beaucoup de travail
J’appuie mon mensonge en employant l’anaphore, j’essaye d’accompagner le tout par une expression des plus sérieuses
Je sais que je ne peux pas mentir 
Il continue de me regarder…si intensément, j’espère qu’il arrête tout de suite…mais rien n’y fait, alors, je le regarde 
-quoi ?
Ma voix n’est qu’un doux murmure…
-Non ! C’est moi qui dois vous poser cette question : quoi ? Qu’est-ce qu’il y a Sara ?
J’ai l’impression qu’on a partagé plus qu’un baiser…quelque chose de plus intime encore…qu’on est ensemble !
-rien ! je ne vois pas pourquoi vous êtes en colère ?
Je lui demande en le regardant innocemment 
-je suis en colère ?
-oui
Il passa ses doigts, si fins et grands dans ses cheveux épais et délicieusement désordonnés et que je devine -bien sur- propres
-parce que vous m’évitez et que vous mentez en plus
Quoi ?... Mon attention passe de ses cheveux à ses yeux…il faut que je sois honnête et que je parle sérieusement :
-je ne veux pas
-vous ne voulez pas quoi ?
Coucher avec toi ? Avoir une relation intime avec toi ? Échangez des messages sur la douceur de nos lèvres et notre merveilleux baiser avec toi ? Ne pas savoir où je suis avec toi ? 
-sortir avec vous
Il fronce encore les sourcils…l’air un peu surpris mais pas au point d’être scandalisé…
-Sara ! on ne sort pas encore ensemble, on vient de faire connaissance et si…
-Exactement…je suis en train de parler de ce « si »…
-je peux savoir pourquoi ?
-Je sais que vous avez quelqu’un d’autre dans votre vie
Il incline sa tête un tout petit peu à gauche, ses yeux m’étudient comme jamais avant ce moment 
-la blonde…
J’explique…je ne sais pas ce qui m’arrive…les mots sortent de ma bouche sans être filtrés, ce matin
-les louboutin 
J’ajoute
-la mini ju…
-je vois !
Il m’interrompe, il ne me regarde plus 
Oh oh !? Ça craint ! Il a couché avec elle ! De toute façon cela ne me regarde absolument pas
Je ne veux pas entendre une explication…je ne veux rien entendre du tout, je prie pour qu’il me laisse partir…je rassemble mon courage pour pouvoir retrouver une voix calme et posée
-je suis en retard, je dois partir maintenant si je ne veux pas rater mon bus
Il ne dit rien, je me retourne, prête à partir quand une main grande et chaude attrape ma main…c’est sa main…il m’a juste attrapé…il ne m’a pas poussé entre ses bras, ou forcé de me retourner vers lui
-j’ignore comment vous expliquer cela Sara…Mais tout ce que je peux dire c’est que je ne suis avec personne depuis que je vous ai appris à préparer la mousse au chocolat 
Hummm la mousse au chocolat…non ! je veux bien me concentrer sur ses paroles, me retourner pour voir son visage…Cette discussion est tellement précoce 
Je me retourne…le regarde
-je suis supposée faire quoi…
J’ai pensé à haute voix…encore un de mes murmures inaudibles qu’il a le don de déchiffrer
-continuer à prendre l’ascenseur et pas les escaliers 
Il a tout simplement répondu…Mais ce n’est pas bon pour la santé, Alexandre !
-s’il vous plait 
Il ajoute…mon cœur bat…c’est vrai que pour l’éviter j’ai pris les escaliers pendant deux jours 
-et…répondre à mes SMS 
Je fais semblant de réfléchir
-d’accord
Je me sens comme une petite fille
C’est officiel : cette discussion est embarrassante
Je ne sais toujours pas où j’en suis avec cet homme
Je me retourne et je descends le reste des escaliers avec une vitesse étudiée ; pas très rapidement ni lentement 
Son SMS me provient lorsque j’étais encore au bus
« J’approuve la monogamie, Sara, je ne t’inviterai jamais chez moi si je suis avec quelqu’un d’autre et que c’est sérieux. »
« Alors avec elle ce n’est pas sérieux ? et…j’ai cru que vous m’avez invité seulement pour m’apprendre à faire de la mousse au chocolat»
« Avec elle…pas du tout et si tu veux en savoir plus, accepte-tu mon invitation pour le dîner ce soir ? »
C’est clair qu’il ne veut pas perdre du temps… j’entends une voix toute claire à l’intérieur de moi « il veut te mettre au lit »
« Non…pas ce soir… mais peut-être un goûter après le boulot ? »
« je suis d’accord, passe une bonne journée »
Pourquoi les hommes ne veulent pas être précis ? il est d’accord mais il ne dit ni quand, ni où on va se rencontrer et prendre le goûter…ça me stresse !
****************
« C’est quoi ta vision du goûter ? »
Enfin, un message d’Alexandre…
« Un verre de lait et des petits-beurre ?! »
Je déteste le lait mais comme une idiote je tape le message en souriant alors que je quitte l’entreprise et je marche vers la station du bus…
« Arrête et regarde derrière toi » 
Là…juste derrière moi, de l’autre côté de la rue où je marche, se trouve Alexandre, bien sûr il était dans sa voiture mais je peux distinguer son visage…son très beau visage et sa chemise blanche…pas de cravate pour aujourd’hui, vêtu ainsi, il semble encore plus jeune
Je monte dans sa voiture comme si c’était un rituel…comme s’il était mon petit ami depuis des siècles…sa voiture m’est familière alors que je n’y étais qu’une seule fois…Il y a une odeur du cuir et du propre  mais ce qui règne le plus, à l’intérieur de cette voiture luxueuse, c’est l’odeur d’Alexandre
-des petits-beurre ? 
Il posa cette question avec un air amusé
-hmm
J’acquiesce
-trompés dans du lait
J’ajoute en souriant 
-même si je déteste le lait…je trouve que c’est bon
J’explique
-si tu y trompes des biscuits, ça donne autre chose 
Il dit en me regardant…
-oui !
Exactement…il me comprend parfaitement 
-très bien, j’ai des spéculoos chez moi 
-c’est encore meilleur…j’imagine
-tu n’as jamais goûté ? 
-non…
-tu vas voir
Je suis doué en tout ce qui concerne sucreries et gourmandises…je peux parler de ça pendant des heures avec Alexandre…puisque il aime la cuisine aussi…
Ce qui me fascine le plus c’est que cet homme, si séduisant, si mystérieux et qui réussit parfaitement sa vie (vue sa voiture hors de prix), a un jour trompé son spéculoos dans son verre de lait et a trouvé ça génial !
J’ai hâte de voir ça !
Je crois qu’après avoir assisté à cette scène, je pourrais bien aller m’étendre dans son lit…toute nue !!
Cette idée me fait sourire…je me sens encore comme une enfant…une enfant perverse !
-à quoi tu penses ?
-à notre goûter…vous avez encore de ces chocolats ?
Il sourit et me regarde d’un air entendu 
-hmm
Il hoche un peu sa tête  
Si je continue avec cet homme, ma balance va se plaindre ! 
***
Sans trop réfléchir et comme si c’était quelque chose des plus naturelles, nous sommes arrivés et nous nous dirigeons subtilement vers son appartement…En entrant, j’ai remarqué que les cartons de livres ont disparus, il les a arrangés dans sa bibliothèque, sa bibliothèque si immense…
Il m’invite à le suivre dans la cuisine mais je me dirige vers ses livres, si bien arrangés…quand je m’approche…je découvre qu’il les a arrangés par ordre alphabétique !!!
Mais quel homme ! Ma foi !
Du bout des doigts, je touche des couvertures des vieux livres en cuir que je devine en éditions originales, hors de prix
Alexandre a de tout dans sa bibliothèque…il y en a pour tous les goûts…et il y a surtout des écrivains dont je n’ai jamais entendu parler 
Il fallait regarder dans une seule rangée pour deviner qu’il n’est pas seulement un lecteur passionné mais un collectionneur hors pair, extravagamment riche et connaisseur  
Dans sa bibliothèque il n’y a que des livres pas de cadre ni aucun autre objet décoratif…et c’est ce qui fait tout le charme…ces livres…je veux les toucher et les sentir…mais je ne peux pas car je sais qu’il me suit des yeux juste derrière 
-tu viens ? Je te montrerai mes livres après
D’accord…j’ai senti qu’il est fier de sa bibliothèque, j’ai juste besoin d’entendre le ton de sa voix pour le découvrir…je souris et je me dirige vers lui
Aussitôt que je m’assois sur le tabouret, il pose un verre de lait devant moi et des spéculoos…bien sûr !
-tu commences ?
Il me regarde d’un sourire complice…il n’a posé qu’un seul verre…c’est-à-dire qu’on est censé le partager…ça me plait
-non…à toi
Je veux qu’il commence
Il attrape un biscuit entre ses doigts…ses doigts…c’est déjà très coquin 
Il le trompe jusqu’au bout dans le lait puis d’un geste rapide et vif il fourre presque le tout dans sa bouche...c’est très sensuel…et bouleversant 
J’attrape un biscuit et fais comme lui et pour briser cet atmosphère de gourmandise et de gestes suggestifs, très proches de l’érotisme et au même temps, pour éviter ce regard qui me trouble, je lui questionne sur ses livres puis sur son travail…il m’avoue que son travail ne correspond pas du tout à ses centres d’intérêts et ses rêves de petit garçon…il est dans les affaires alors qu’il aime beaucoup les livres et la cuisine…il a pour longtemps rêver d’être chef cuisinier ou écrivain et a fini par être un homme d’affaires dont la mission consiste principalement à racheter des entreprises en difficultés, à les redresser pour ensuite les vendre ou les diriger, selon les circonstances et les intérêts …j’ai compris qu’il est trop riche pour vivre ici, dans ce petit quartier et dans un appartement comme celui-ci…alors je l’ai fait remarqué
-j’ai d’autres résidences mais ici c’est tranquille et cet appartement est très proche de la société où je dirige mes affaires 
-tranquille ? je vous rappelle que c’est un immeuble 
-tous les habitants sont sympas
-oh ?
-et…j’ai une voisine en or
Je souris en croquant dans un biscuit alors qu’il n’arrête pas de me dévisager 
-tu veux voir la bibliothèque ?
Il veut changer de sujet…c’est clair !
Il me montre ses livres…on oublie le goûter, maintenant, il me parle de ses goûts littéraires…il aime lire les classiques…très classiques…il a l’œuvre de Rabelais ! Non mais…j’avoue qu’il a des goûts assez particuliers
Il me parle tout en rigolant du quart livre…il semble l’un de ces seigneurs transporté d’une époque lointaine…il me questionne sur mes gouts littéraires…
-j’aime lire de tout…tout ce qui me passe par la main, je n’ai pas de préférences, ni dans la musique, ni dans les livres, je ne vois pas pourquoi je me limiterai à un genre ou à une époque 
-oui mais à force de lire, tu découvrirais que tu aimes lire un genre plutôt  qu’un autre, tu t’intéresserais  à un auteur plus qu’à un autre
-ce n’est pas mon cas…j’aime découvrir à chaque fois un autre auteur et un autre univers…cela ne me dérange absolument pas de lire ce que tu lis là…je plongerai volontiers dans l’univers du 16ème siècle 
Je souris…
-j’adorerai te faire la lecture
Hmm ? quoi ???
Me faire la lecture ? Ne me lis pas Rabelais s’il vous plait…je ne pense pas que je serai en mesure de comprendre un mot si tu me lis le quart livre…là maintenant 
-ça sera pour un autre jour…maintenant j’y vais 
Il se fige 
Qu’est-ce qu’il croit ? que je tomberai sous le charme du lecteur passionné qu’il est…oh mais je suis déjà tombé sous son charme, depuis le premier jour mais il est hors de question de passer plus d’une heure avec lui…dans sa maison où il y a l’œuvre complète de Rabelais, du café, du chocolat amer et un lit…surtout après sa proposition : il veut me faire la lecture 
De la lecture...ça sonne plus sensuel que s’il a proposé de me faire l’amour
Il me regarde comme s’il essayait de m’inciter à rester, alors que je me sens en danger et je veux vraiment retrouver la paix de mon appartement 
-je te verrai demain ?
Il me demande comme s’il s’est métamorphosé encore une fois au petit garçon qu’il était le temps du goûter
-oui
Je dois juste disparaitre si je ne veux pas courir le risque d’être embrassée encore une fois par cette bouche, si parfaitement conçue pour les baisers
Ok…je marche vers la porte à tâtons…je ne sais pas ce qui m’arrive mais je sais qu’il marche derrière moi en silence, ne gardant aucune distance de sécurité… j’ai un pré-sentiment que c’est le calme avant la tempête 
Il faut qu’il parle ou si non…
Rien ne s’est passé…il m’a juste ouvert la porte 
On s’est regardé pendant de courtes secondes dans les yeux l’un de l’autre et puis comme si c’était trop dur, pour moi, j’ai évité cette rencontre optique très intense…
-passe une bonne soirée
Ma voix tremble…mon cœur se sert rien qu’à l’idée qu’il peut passer une bonne soirée avec une blonde avec des cheveux aussi lisses que les cheveux de Barbie…
J’hésite, je m’immobilise devant cet homme si séduisant, si poli, si galant 
-vous allez faire quoi ?
-pardon ?
Je le fixe avec l’un de mes regards les innocents
-je veux dire…vous allez faire quoi de votre soirée ?
Une question tout à fait innocente…je suppose
-je vais travailler un peu, lire un peu et puis…
Il s’arrêta   
Je mourrais de curiosité…crache le morceau Alexandre ! 
-je te téléphonerai 
Quoi ??!
Je souris
-et toi ?
J’attendrai votre coup de fil évidemment…
-la même chose que vous…je vais lire, sauf que je n’emmène jamais de travail chez moi, c’est un principe 
Il me sourit…hmmm…son sourire est tellement fondant…fondant au chocolat avec un voile de sucre glacé et une boule de crème glacée parfum vanille 
-d’accord…je dois rentrer 
Je lui lance cette phrase à chaque fois que je me sens en danger face à son charme renversant 
-et si je refuse de te laisser rentrer
Il attrape ma main avec un geste si puissant que je glousse et le regarde droit dans les yeux

dimanche 24 août 2014

Fondue au chocolat -chapitre 9-




histoire d'amour histoire értique
Chapitre 9



Je ne sais pas que faire, ni vers qui me diriger pour raconter ce qui s’est passé, ce matin, avec mon voisin…
Dieu de tous les dieux ! Ce n’est pas vrai ! non mais je rêve
Je mène mes doigts tremblants vers mes lèvres, pour vérifier s’il m’a vraiment embrassé là… comment en être sûre ? je ne suis sûre de rien, tout est passé très vite, tellement vite que je doute…il m’a embrassé et c’était oh mon dieu, juste magnifique…ses lèvres si douces mais si exigeantes, il est clair que c’est un homme…hmmm…très…comment dire…''demandant''…très exigeant en matière de… ??...de bisous !
Oh !
Que c’est ridicule !!!

samedi 12 juillet 2014

Fondue au chocolat -chapitre8-


Christian Grey homme parfait baiser
Chapitre 8


La machine Expresso nous envoyait une odeur irrésistible, signe que nos deux tasses sont en train de se remplir …
Je m’installais sur l’un des tabourets placés dans la cuisine...sous ses regards attentifs et perçants…
Il me détaillait…de haut en bas…
Ma jupe se retroussait encore plus quand je me suis assise…et je tente de la baisser tant bien que mal…regrettant ma tenue…la jupe qui m’a parue convenable des minutes plus tôt, me paraît si courte…
Si je croise les jambes, il saura la couleur de ma petite culotte durant le processus…
Quand je lève mes yeux pour rencontrer les siens… j’ai eu envie de me cacher…
Oh mon dieu…
Il me faisait littéralement l’amour avec ses yeux…
Une douleur s’installe au creux de mon estomac…

Fondue au chocolat -chapitre7-


un homme parfait et une femme drôle et innocente coupe de foudre
Chapitre7


OK !....J’avoue que je suis pathétique…que positiver les choses est de loin mon passe temps favori, j’ai tendance à dramatiser ce que je vis…en matière de nouvelles rencontres sociales et amoureuses ; je suis la reine du drame…j’invente des scénarios, j’imagine des scènes de films d’horreur, le nouveau me fait toujours peur, l’autre ne m’inspire jamais confiance…je suis toujours sur mes gardes…mes ami(e)s sont souvent mes camarades, les gens avec qui je travaille, les gens qui sont dans mon entourage…des gens que je connaissais déjà et dont je suis souvent obligée d’en être amie, tout simplement… Pourquoi alors j’ai osé entrer dans son appartement ?...ce n’est pas tout…j’ai goûté ce qu’il a préparé… ??? Je ne le connais même pas et s’il était un tueur en série, tuant uniquement des femmes, après avoir flirté avec eux…et s’il était à la recherche de femmes célibataires, vivant seules …la blonde est sa prochaine victime…sans perdre du temps…il prépare déjà la seconde…moi !

vendredi 11 juillet 2014

Fondue au chocolat -chapitre 6-

histoire d'amour passion pas comme les autres tentation
Chapitre 6


D’abord, il faut que je me calme, je n’ai aucun autre choix…il faut que je téléphone à un serrurier depuis chez lui…que le serrurier viendra vite …que j’entre dans ma chambre, mon lit, que j’oublie le chocolat fondu…
J’ai sonné à la porte de mon voisin une, deux, trois fois pour qu’enfin, il m’ouvrait…
C’est sûr, ce dimanche est différent de tous les autres dimanches…car, j’ai tout vu…
Il sortait, tout juste,  de la douche, je le laisse en train de cuisiner et …en un bref moment, je reviens pour le trouver mouillé… ???? Mais, son visage attendri et doux s’est métamorphosé  en un visage qui m’était familier, celui de l’ascenseur, du matin…
-j’ai…j’ai oublié mes clefs dans mon appartement…
Il me regarda …
-entre.
J’obéis…il disparaissait pendant quelques minutes…revenait habillé normalement…la cuisine était exactement comme je l’ai laissé tout à l’heure…je crois que quand j’ai quitté…il a tout laissé pour prendre une douche…je ne savais pas ce qui se passait exactement mais…il se passait quelque chose…c’est sûr…il était ‘’mélancolique’’ ou bien est-ce que je m'imagine des choses?…son regard évitait  de croiser une seule fois le mien…et c'est tant mieux, ça me convenait…c’était ce que je veux…ne pas me noyer dans le miel de ses yeux qui en disent beaucoup trop…il y a des yeux qui vous parlent…des yeux qui vous intimident…des yeux qui vous attirent…des yeux qui vous tuent…les yeux de Mr. Chocolat, couleur chocolat…étaient faits pour me tuer…
Dans un silence absolu, il prenait son i phone, composait un numéro, parlait avec quelqu’un et me rassura que tout va s’arranger…
Puis, le même silence morbide s’installa, encore une fois entre nous...il fallait dire quelque chose…si non, je m’étoufferai …il peut s’agir de n’importe quoi…comme :
-j’ai faim.
Il fallait dire quelque chose, il fallait parler, lancer n’importe quoi et puis, c’était vrai, j’ai vraiment faim, et le gâteau au chocolat, tout sorti du four, amoureusement préparé par lui me cligna de l’œil…
Mais je crois que je me suis trompée…j’ai dit une bêtise…car, il m’a fait sortir l’un de ces regards…j’ai envie de lui lancer : non, je n’ai pas faim…je n’ai pas faim…du tout…
Debout, me jetant encore ce regard revolver, il se dirigea vers la cuisine, qu’est-ce que j’ai fait de si mal ? Qu’est-ce qui le rendait si nerveux ?...est-ce que je l’ai dérangé ?
Je me sens très mal à l’aise…je veux m’enfuir…
Il revenait avec une tasse de café et une part de gâteau…miammm…j’ai oublié juste sa présence…pendant ces quelques secondes de pur plaisir…je dévorais mon gâteau…il était juste comme je l’aime…délicieux, moelleux et pas trop sucré… quand j’ai relevé mes yeux…j’ai rencontré les siens…il était en train de me dévorer…suis-je aussi séduisante que ça ? Pourquoi était-il intéressé à ce point par moi, en train de manger son gâteau ?...je me fige...
Il s’approcha de moi…petit à petit…je n'ai pas réagi…j’ai cru jusqu’au dernier moment qu’il voulait m’arracher des mains  le dernier morceau qui en restait…il tendait sa main…en direction de mon visage…sous le choc…je n’ai pas compris ce qui est en train de se passer…je n'ai pas bougé, sauf mes yeux qui sont en train de s’ouvrir encore et encore…je crois qu’ils étaient en train d’essayer de mieux voir ce qui se passait aussi…et…c'est là je sentais son pouce qui se posait sur mes lèvres…après une longue réflexion…j’ai réalisé, enfin, qu’il était entrain d’enlever un petit bout de chocolat au-dessus de mes lèvres…pour un instant, j’ai cru que je délirais…que fait son doigt sur mes lèvres ?...il voulait quoi au juste cet homme ?...si son objectif était de m’impressionner…il pourrait se féliciter puisqu’il m’a impressionné…maintenant, assez !…enlève ta main de mon pauvre visage…enlève !…enlève ta main !…non, je crois que le jeu lui plaisait…il lui a fallu une éternité pour enlever ce maudit bout de gâteau au chocolat…alors que j’agonisais…il ne voulait plus me lâcher…je crois que l’idée d’arrêter n’a même pas effleurer son esprit…une force surnaturelle a dû intervenir…ce soir- là, le serrurier m’a sauvé…il venait juste à temps…s’il a retardé d’une seconde…qui sait ?…une drame pourrait avoir lieu….et il m’aurait…embrassé …
Embrassé ????? 
J’ai passé une nuit agitée, je ne voyais que du chocolat…le chocolat fondu qu’il m’a fait goûté …mon péché… lui sortant de la douche…lui, me dévorant des yeux …ses yeux, couleur chocolat, qui me torturait, son doigts posé sur mes lèvres, ses  mains…et enfin la question cruciale, existentielle : Pourquoi ? … Morale de l’histoire : une nuit blanche ne résoudra jamais vos problèmes… 

Fondue au chocolat -chapitre 5-



Chapitre 5

Je fais souvent mes courses le vendredi soir, puisque le vendredi, je pouvais rentrer plutôt du travail et puisque le dimanche, je préférais le consacrer à la maison et à moi… mes courses, je les fais toujours dans le magasin du coin, chaque vendredi…Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que je croyais, je crois toujours qu’un homme, tel que mon voisin, peut se trouver partout, un vendredi soir, sauf dans un magasin, non ?
Eh bien, je me trompais, il y était, au rayon des boissons, il choisissait tranquillement son jus, un homme tel que lui en train de choisir son jus…c’était…si romantique…si doux…
Je recule…mais avec mon chariot, il m’a vu…juste lorsque j’étais en train de me disparaitre dans un autre rayon…nos yeux se rencontraient…il souriait déjà…si je l’ignorais et je m’en vais, je me sentirais impolie…cette fois, j’ai cédé, il s’avançait dans ma direction, avec un tee-shirt noir et un jean…et je ne sais pas pourquoi dans ma tête, Edith Piaf chantait :’’ tu me fais tourner la tête, mon manège à moi c’est toi…’’ …tout autour de moi basculait…Il avançait…Dieu…que la terre s’arrête de tourner… que tout le monde disparaissait…si je pouvais…si j’osais…je laisserais mon chariot et je l’enlacerais…
-...alors vous faites vos courses ici… ??
-oui…comme d’habitude…
Mais, qu’est qu’il veut entendre en posant ce genre de question :’’ non, je sais que vous êtes ici alors je suis  venue faire mes courses spécialement, ici’’
-Ah ! Vous aussi vous aimez la mousse au chocolat !
What the hell! Maintenant on ose regarder dans mon chariot et c’est quoi cette ‘’vous aussi…’’, d’abord j’ai envie de te dire : est-ce qu’on se connait ? 
Sa main s’étend vers le chariot, il attrapait le paquet de la mousse au chocolat…
-Pas la peine d’acheter ça, je vais vous apprendre comment faire la plus délicieuse des mousses au chocolat …j’ai une bonne recette et c’est facile à faire…
Peut-être que j’ai mal entendu, mal compris… maintenant, monsieur parle de recette de mousse au chocolat, il ne manquait plus que ça…non…non mais…cerise sur le gâteau : ‘’je vais vous apprendre…’’, j’hallucine, il pousse la barre encore plus haut…
Comme je n’ai pas répondu, il continuait :
-Ces préparations…c’est inutile…il faut préparer soi même sa nourriture, c’est plus sûr et c’est un plaisir…
La blague du siècle !…non mais je rêve, même en rêves, je ne voyais jamais un homme tel que lui me parler de nourriture…
Je restais silencieuse…
-Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle comme ça directement de recettes et de cuisine…je dois vous avouer que c’est une histoire de famille, mon père est chef cuisinier, ce qui a fait de moi…disant… un amateur en ce domaine…je ne supporte pas la vue de tous ces paquets qui contenaient des repas congelés, ces pâtisseries toutes faites ….et puis, ce paquet m’a permis de vous parler un peu plus longtemps…    
J’ai souri, je ne pouvais plus, il l’a avoué d’une manière…tout ça parce qu’il voulait me parler encore plus longtemps…ahhh !!! Je suis fière…mais je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire…à part afficher ce sourire qui devenait débile…
-En tout cas, maintenant qu’on est voisins, vous n’allez plus avoir besoin de ça…
Ça sonne comme une promesse…Il rangeait le paquet dans le rayon…il était aux anges, amusé, satisfait…et irrésistible…
-je vous laisse continuer vos courses, alors, au revoir…
Il disparaissait…
L’idée qui m’a tout de suite effleurée l’esprit, la nuit, quand j’ai posé ma tête sur l’oreiller,  que pour être si parfait, il y a deux possibilités : ou bien, il était homosexuel ( et ça je suis sûre que non puisqu’il y a les Louboutin noirs), soit, il souffre de trouble de personnalité…pervers !
Le dimanche soir, je regardais la télé en regrettant mon paquet de mousse au chocolat, si je l’ai, je serais maintenant en train de la déguster, ma mousse au chocolat, tranquillement, sur mon canapé…depuis le vendredi, Mr. Chocolat n’a pas donné signe de vie, je crois, qu’avant notre rencontre dans le magasin, il avait un peu bu, ce qui explique tout d’ailleurs…
Le dimanche, je me permets une sieste même à 18h du soir, le dimanche est souvent lourd et il n y’a que le sommeil qui peut lutter contre cette lourdeur…Le marchand de sable était sur le point de m’emporter avec lui, quand j’entendais la porte frapper…
J’ouvre et ce n’est pas la peine de vous dire c’était qui…
-Vous venez ?
La porte de son appartement est grande ouverte, une bonne odeur de gâteau se dégageait …et lui, comme un enfant,  ses cheveux étaient irrésistiblement en désordre, ses mains blanches de farine…je me demandais si c’était le même homme qui prenait chaque matin l’ascenseur avec moi…  
Je ne comprenais rien, mon visage affichait une seule réponse-question : ‘’WHAT ?’’
-je  t’invite ! viens…
Pardon ? Tu me tutoie quand tu veux, tu me vouvoie quand tu veux, tu te présente quand tu veux, tu traine avec des blondes, tu m’ignore, tu me voles ma mousse au chocolat et maintenant tu m’invite…
-je ne peux pas.
Ahhh !!! Il arrive des fois où je suis fière de moi, je suis raisonnable, Je décide, je parle, je ne peux pas…
-mais si, tu peux, si tu veux apprendre comment la préparer cette mousse au chocolat… et … comme j’ai deviné que tu aimes le chocolat, je t’ai préparé un gâteau au chocolat…
J’ai l’impression que Blanche neige chantait, au fond, ‘’un jour, mon prince viendra…’’ ; je veux dire, c’est quoi ce délire, ce n’est plus drôle…
-je t’attendrais, je laisserais la porte ouverte…
OK ! D’accord ! je cède….c’est …plus fort que moi…J’ai mis un gilet par-dessus mon pyjama…maintenant…je suis sûre et certaine que rien ne va se passer entre nous, je veux dire, cette tenue me donnait plus de confiance qu’il ne va jamais me toucher…d’accord….je fermais la porte de mon appartement…
Son appartement était juste en face du mien, je frappais à la porte ouverte…et, ce qui m’a frappé, tout de suite, c’est l’immensité de la bibliothèque qu’il a, comme le déménagement s’est fait en journées pendant que je travaillais, je n’ai aucune idée de ce que ressemble son chez lui et à part cette bibliothèque , il n’ y a rien de spécial…il y avait encore des cartons de livres qui n’ont pas été déballées…il n y a rien de spécial et pourtant…je sentais que c’est accueillant, chaleureux, lumineux…
-Viens voir… Sa voix me réveilla
Je ferais mieux de m’enfuir…j’avançais vers la cuisine…il était entrain de battre manuellement sucre et jaunes d’œufs, l’air sérieux…
fuir avant qu’il ne soit trop tard…
Selon moi, il n’y a pas plus séduisant qu’un homme qui cuisine…et lui…c’était un Homme qui cuisine pour moi…
-Approche, tu veux bien ? 
Qu’est ce qu’il veut encore ? Me faire perdre la raison ? S’il m’approcherait, je m’évanouirais sur le champ…
-tu as vu, il faut les battre jusqu’à ce que le mélange devient homogène…il faut juste….
Je ne l’écoutais plus, il me parlait, naturellement, me regardait dans les yeux, faisait des blagues, souriait…
Je suis sûre que dans sa vie antérieure, il me connaissait…il était amoureux de moi…déjà… ??? je sais je suis si irrésistible…
-goûte…
Il me tendait une cuillère de chocolat fondu et me fixait…
Forcée et perplexe, je goûtais un peu et …ce qui resta dans la cuillère, c’est lui qui l’avala…lui…
D’accord, je dois m’en aller, là, maintenant ou jamais…
-C’est bon mais je dois rentrer…
IL s’est arrêté…me regarda longuement, sérieusement…
-Comme tu veux.
Devant mon silence (au fond, ma déception), il ajouta :
-maintenant tu sais comment préparer ça…
Oh ! Ça, mais, bien sûr que…maintenant,  je sais… 
-Au revoir.
Je fuyais presque, c’était beaucoup trop pour moi, je ne le connais pas assez…puis…il y a les Louboutin noirs…ce n’est pas la peine d’en faire de la mousse au chocolat toute une histoire, je trouve…
J’arrivais jusqu’à la porte de mon appartement… 
???...non…non ?...non ?...oui…mes clefs à l’intérieur, je les ai oublié, à l’intérieur, j’ai envie de pleurer, je sentais déjà mes larmes qui montaient…je n’ai aucun choix, je dois revenir, demander son aide…

Fondue au chocolat -chapitre 4-

Histoire d'amour homme séduisant christian grey
Chapitre 4


Rentrer et s’enfermer à la maison, enfin, me parait une grande délivrance…je me sentais en sécurité…pas de chance que je le vois et ça, ça me parait d’une luxure…d’une paix… !!! j’ai préparé une bonne salade, cherchait les épisodes de Grey’s Anatomy sur You Tube et dégustait tranquillement la fin de la soirée quand j’ai entendu la sonnerie de la porte …qui est ce qui a eu la magnifique idée de faire une visite surprise un lundi soir ?
Par précaution, j’ai regardé par l’œil magique de ma porte…j’ai failli m’évanouir…c’est sûr…maintenant, ça devient certain…ce mec veut vraiment me tuer…non mais qu’est  ce qu’il veut maintenant ? , qu’est ce qu’il veut ?...
En toute élégance, en toute confiance, j’ouvre, avec  mon pyjama rose pâle imprimé de petits oursons gris et qu’est ce qui m’empêche de le séduire maintenant que je découvre qu’il traine avec une mannequin blonde ?, je m’en fous pas mal…mes efforts de me montrer présentable, devant lui, ne serviront plus à rien puisque même avec la plus belle de mes robes, je ne battrais jamais les Louboutins noirs ( vous êtes là, en plein corps, dans ma logique féminine pourrie) .Bref, ce qui m’importait, c’est de voir qu’est ce qu’il veut...
-Bonsoir !
-…  
-Vous êtes Mademoiselle Sara c’est ça ?
-…
Je crois qu’il avait compris que oui, je suis belle et bien Melle Conne, grâce à mes yeux surpris, mon nom est autre, quand il l’a prononcé…je sentais, pour la première fois, que mon nom est poétique, romantique, beau…
Il me tendait une enveloppe :
-je crois que le facteur s’est trompé et a jeté ça  dans ma boite aux lettres…
-…
Sa main était tendue avec l’enveloppe et moi,  silencieuse, je ne fais que le regarder… j’ai envie que le temps s’arrête un petit peu, j’ai envie que sa main restait suspendue jusqu’à l’éternité…je le hais…je hais le facteur, encore plus…
-C’est à toi…non ?
Non, non, nonnnnnnnnn
-oui…
J’arrachais l’enveloppe, subitement d’entre ses doigts, reculais et s’apprêtais à fermer la porte quand sa voix me pétrifiait de nouveau :
-Il faut vérifier…
J’ai agité l’enveloppe, je l’ai tourné et retourné, j’ai aperçu à peine mon nom…
-Oui, c’est à moi…merci…
Et j’ai fait la bêtise de lancer mon regard dans la direction de son visage, il souriait, un sourire à mi chemin entre l’amusement et la satisfaction…
-très bien, alors…bonne nuit…
Révoltée, malgré moi, je lui ai presque crié ‘’bonne nuit’’ en pleine figure, il m’énervait, tous ces gestes, moi, je les détestais…quant à ce sourire…j’ai envie de le tuer…
Cette nuit-là, j’ai pris la décision la plus importante de toute ma vie, moi et cet homme, jamais, jamais de la vie…il restera un voisin pour la vie, c’est clair…point.
***
Le lendemain matin, je sortais comme d’habitude, je prenais l’ascenseur, j’étais sur le point de remercier Dieu de m’avoir épargné la vue de mon cher voisin, quand j’entendais le bruit des pas pressés, la vue d’une main familière qui essayait de coincer les portes qui se referment…c’était lui, aujourd’hui, sans cravate…chemise blanche, fraichement lavée et repassée qui vous donne envie de vous blottir tout de suite contre lui, comme dans l’une de ces publicités sur la lessive…
-Bonjour
Cette fois, il attendait que nos yeux se croisent pour me le dire, il attendait ma réponse en me regardant…
-Nous nous rencontrons tous les matins ici, nous sommes voisins…maintenant, je sais ton nom, vous, non…Je me présente, je suis Alexandre…Alexandre H.
Non ? Ça c’est la meilleur…qui t’as dis que j’ai envie de connaitre ton nom, moi…mais tu te trompes    
  Sur toute la ligne, ça me servira à quoi, moi, de le connaitre, ton nom ?
-enchantée. (Oui mais on peut dire qu’on est enchantée tout en faisant comprendre à notre allocutaire que ce n’est pas du tout le cas, je suis tout sauf enchantée…il l’a compris)
Silence, victoire…ma première victoire a un délicieux goût…maintenant, il va croire que son nom est laid…qu’il est loin d’être l’homme parfait, qu’il ne peut pas impressionner tout le monde, qu’en tout cas, la fille à la poubelle, la fille au pyjama n’est pas du tout intéressée…Ahhh !!! Ce que c’est beau d’être en position de force…maintenant, il a regretté le fait de m’avoir adressé la parole, pire, il maudissait l’instant où il a ouvert sa bouche…
Alexandre…

Fondue au chocolat -chapitre 3-

nouvelle d'amour entre un homme riche et séduisant et une jeune femme belle
Chapitre 3



Je rentrais débilement d’une soirée entre copines, attendait l’arrivée de l’ascenseur désespérément …enfin, il arrivait, la porte s’ouvrait et machinalement, je m’apprêtais à éviter la personne qui descendait afin d’y monter quand mon nez, en moins d’une seconde, envoyait un signe à mon cerveau qui ordonnait à mon corps de réagir…je relevais ma tête baissée et devinez sur qui je tombe ?

Je me demande pourquoi il faudrait que ça soit toujours moi qui tombe sur lui ? Pourtant l’immeuble contient 5 étages, chaque étage, deux appartements, chaque appartement est habité par au moins une personne qui prenait constamment l’ascenseur et il faudrait que ça soit moi qui tombe sur lui, un samedi soir, pourquoi le hasard décidait que : d’abord, lui sortait de son appartement au même temps où je rentrais, lui prenait l’ascenseur et descendait pile au moment où moi je m’apprêtais à prendre ce maudit ascenseur…Dieu ! Cette fois ce n’était plus un film américain mais bel et bien un film indien…

Elégant comme jamais…beau à vous faire pleurer…il me lança l’un de ces regards qui vous tuent sur place…je sentais mon cœur en apesanteur, je sentais qu’il me visait, qu’il attendait, depuis une semaine, ce moment pour se venger car je lui ai fermé la porte en pleine figure…parce qu’impoliment, j’ai pas dit bonjour, ce jour-là… que j’étais habillé de mon pauvre pull pourri, un dimanche matin et que par générosité, lui, a essayé, pourtant, de me dire : bonjour …

J’avais l’impression que les portes de l’ascenseur vont se refermer sur lui, qu’il allait remonter juste pour ne pas avoir à me voir mais au milieu de cet état de désespoir total et je ne savais jusqu’à maintenant si c’était mon imagination ou la réalité…j’ai vu dans son regard un certain amusement, mélange de : ‘’hé, c’est toi…!!!’’ Et ‘’tu es encore en vie, toi?’’…et subitement…miraculeusement…un ‘’Bonsoir’’ inattendu, inespéré venait apaiser l’atmosphère…c’était doux comme une brise d’été…ce simple mot caressait l’espace…arrêtait le temps…et…la cerise sur le gâteau… il marqua une petite pause pour entendre ma réponse…je veux dire mon bonsoir…et mon bonsoir sortait, également par miracle, car, mon subconscient avait décidé qu’il n’allait pas avoir besoin de parler, vu les circonstances, a réalisé…un peu en retard…qu’il fallait parler…Mon ‘’bonsoir’’ sortait paralysé, essoufflé mais Dieu merci…le mot sortait…la qualité …je m’en foutais…

Paix, réconciliation… vivement le lundi ! 7h 25, ascenseur, apesanteur, familière odeur…Dimanche, j’ai fait mon ménage discrètement, je n’ai sorti la poubelle qu’après avoir été sûre qu’il n’était pas encore rentré de son exercice sportif matinal…le lundi…j’ai mis ma robe préférée… j’ai mis un peu plus d’effort et d’amour en faisant mon maquillage…on était en mai…le soleil est là…et…aujourd’hui…devinez quoi, monsieur…je vais vous faire oublier ce que vous avez, par faute, aperçu, un dimanche matin…

Je sortais, après avoir entendu sa porte claquer et…et…

Il ne faut pas croire que je suis une femme qui s’apitoyait, constamment, sur son sort mais puisque mon sort ne m’a réservé, jusqu’aujourd’hui que de mauvaises surprises, désolée, je suis obligée de m’apitoyer sur lui…puisque ce n’est pas ma faute si je tombais toujours sur la mauvaise personne… Sans faire continuer le suspens, sans vous faire encore attendre…je vais vous dire ce que j’ai trouvé, en sortant de mon appartement…cette fois ce n’était pas une cravate, ni un tee-shirt…mais de magnifiques jambes de femme…mes yeux remontaient des hauts talents noirs qui captait les regards jusqu’à la mini, micro jupe noire qui cachait justement ce qu’il faut et qui manquait de s’exploser malgré la taille fine de la jeune fille…arrivant aux beaux cheveux blonds …qu’à les regarder, on dirait qu’elle vient tout juste de sortir de chez le coiffeur…en réalité, le coiffeur était mon voisin, il l’accompagnait…

(D’où est-ce qu’elle sortait cette blonde ?, tu n’as pas honte, salaud, tu m’as trahi ?, je te quitte, va!…je ne te parlerai plus jamais, plus jamais…) ; bien sûr, je n’ai rien dit de toutes ces phrases débiles mais je les sentais, dans mon for intérieur, j’imaginais une scène comme celle-là… : une scène où mon sac à main finissait sur sa tête à lui et ses cheveux à elle finissaient entre mes doigts…

Tout me disait qu’il était célibataire…Ok… j’ai réalisé que j’étais, en train de les regarder pendant maintenant une heure…et qu’ils (gentils comme ils sont) sont en train de laisser les portes de l’ascenseur ouvertes pour que je puisse monter alors que je suis encore coincée à les mater…

-Mademoiselle, vous montez ?

Comment ? Et tu oses encore m’adresser la parole…là, tu exagère…c’en est trop…tu m’impressionne espèce de con…

J’ai envie de lui dire non…mais, j’ai monté…en matière de connerie…il ne pourrait jamais me dépasser…et…silence totale…c’était parfait…imaginez s’ils discutaient, devant moi, la nuit qu’ils ont passé hier ou qu’elle lui dit ‘’chéri’’ ou qu’il lui dit ‘’mon amour !’’…

Des yeux m’arrachaient de mes pensées, j’ai senti que son regard insistait pour que je relève mes yeux vers lui…Vous savez, comme quand vous êtes occupé et que vous sentez que quelqu’un est en train de vous regarder et vous vous tournez immédiatement vers sa direction… Un regard bizarre, que je ne réussirais jamais à la déchiffrer… Si ce n’était pas lui, je dirais un regard coupable…mais je savais que ce n’est pas le cas…pourquoi serait-il coupable ? Peut-être parce qu’il est marié, que sa femme est en voyage, qu’il la trahissait avec cette bombe et que je les ai vu maintenant …tout est dévoilé maintenant …je savais tout…

****

Et voilà un lundi qui s’est terminé vite…je n’ai pas vu le temps passé…j’ai travaillé…les yeux fermés…je n’ai pas donné à mon cerveau une seule chance pour s’occuper de la scène du matin…dossiers, téléphone, blagues et déjeuner avec mes copines…j’ai fait tout pour que l’image des Louboutin noirs me quitte…

Fondue au chocolat -chapitre 2-


histoire d'amour et de passion
Chapitre 2


Par contre le dimanche, j’ai eu une overdose, vous n’allez pas me croire mais…le dimanche quand je sortais ma poubelle, c’était à peu près 10h 30 du matin, je commençais à faire le ménage, à sauver mon appartement qui était dans un état critique, j’étais donc et comme vous pouvez l’imaginez aussi dans un état critique, puisque dépourvue de toute humanité, de toute féminité et de toute délicatesse, je faisais comme toute femme qui se respecte mes devoirs de femme qui se respecte...je veux dire, j’étais en pleine action, entrain de faire le ménage, habillée de l’une de ces tenues qui vous font perdre la tête…avec mes cheveux qui sont magnifiquement en désordre …j’ouvre sauvagement la porte avec ma pauvre poubelle qui n’attendait que d’être jetée et délivrée enfin…je tombais nez à nez avec un tee-shirt blanc mouillé, ajusté sur un torse musclé…j’ai vécu ce bref moment, ces quelques secondes comme un flash-back... comme si c’était l’une de ces séquences cultes des films américains où l'héros beau et musclé comme jamais, revenait de sa séance de jogging et tombait par hasard sur sa voisine qui était en pyjama mais qui était aussi belle et irrésistible… ce n’était pas du tout le cas…j’étais tout sauf irrésistible…je n’étais même pas…d’accord passant…cette incident me blessait assez et jusqu’à maintenant, je regrettais toujours cette maudite rencontre qui, j’en suis sûre, a affecté mon image de femme dans son cerveau d’homme…

Aucun mot, aucune parole ne pouvait exprimer ce que j’ai vu ce matin-là, tout chez lui est une invitation à la débauche, son corps ne dégageait que sensualité, que chaleur, que …et son regard, je ne sais pas si c’était la fatigue ou le choc (après m’avoir vu) s’est attendri comme par magie, je le sentais si proche dans cette tenue décontractée et légère…

Lui, coincé, il ne savait pas quoi dire, quoi faire…baissait ses yeux…je claquais déjà la porte…brisant son bonjour en deux syllabes…je n’avais entendu que le «bon… et le bruit de ma porte qui résonnait dans tout l’immeuble…tellement je l’ai fermé de toutes mes forces…j’ai failli pleurer les larmes de mon cœur, ce matin- là, pourquoi fallait-il qu’il me voyait dans cet état- là et pourquoi, oh injustice ! Fallait-il que je le vois, moi, dans l’état dans lequel il était ?

Pourquoi?

Pas besoin de vous dire que le lendemain matin, j’ai raté exprès notre rituel matinal…que je suis arrivée tard au bureau et que j’ai passé une journée pourrie, digne d’un lundi matin, qui m’a fait oubliée le malheur que j’ai vécu hier…

Le lendemain et pendant tout le reste de la semaine, je sortais de la maison plus tôt que d’habitude, priait dieu qu’il ne me voyait plus jamais, j’étais comme une adolescente qui fuyait son ex petit ami qui l’a trahi parce qu’elle ne savait pas faire des bisous…

Bref, j’ai passé une semaine toute bête, toute tranquille…C’était le cas pendant toute la semaine jusqu’au fameux samedi soir…

Fondue au chocolat -chapitre 1-


une histoire d'amour et de passion entre un séduisant jeune homme et une innocente et belle femme
Fondue au chocolat
Chapitre 1


Il me regarda d’un air hautain, son regard ne disait qu’une chose ; une indifférence totale, absolue… il me regarda mais en vérité, il ne me voyait pas…et moi…moi, j’étais hypnotisée, ensorcelée, j’avais le vertige, j’ai failli m’évanouir…si j’avais réussi à lui dire ‘’bonjour’’, ce jour-là, c’était par miracle, c’était une force surnaturelle qui m’avait aidée…un ange gardien…après ce bonjour, j’ai perdu ma voix …je ne l’ai retrouvée que longtemps après…pourquoi ? Pourquoi je trouve du charme dans un visage pâle et sans expressions comme le sien…j’avoue que j’ai un faible pour tout homme froid, tout homme qui ne prenait pas la peine de regarder ce qui se passait autour de lui…je veux dire tout homme arrogant …oui, je suis pathétique…mais cet homme me parait maladivement arrogant et sadiquement égoïste…et naturellement irrésistible ; ce qui est rare…

Cet homme, c’était tout simplement mon cher et énigmatique nouveau voisin…Eh oui ! Enfin, un vrai homme s’installe dans l’immeuble où j’habite (je commençais à désespérer)…Et comme on est vraiment voisins voisins…je veux dire…même étage…porte à porte… nez à nez…il était, le pauvre…obligé de commencer sa journée par me voir…ma vue n’était pas aussi horrible que ça…mais je sentais sa gêne lorsque, comme s’il allait faire un grand sacrifice, me jeta un précieux ‘’bonjour’’…sa voix matinale et virile me laissa chaque matin perplexe…ma réponse ne venait que longtemps après…je veux dire quand il commençait déjà à oublier mon existence…ma voix stressée…ma voix qui trahissait mon trouble et mon désarroi devant lui…l’arrachait de ses pensées.. . il était, encore une fois, obligé d’agiter sa tête, signe qu’il m’avait entendu…

Viens alors l’épreuve de l’ascenseur…

on habitait le quatrième étage…alors on était obligés de monter, ensemble, l’ascenseur et c’était rarement mais vraiment rarement que quelqu'un du deuxième ou troisième étage montait et brisait notre intimité…Moi seule, chaque matin, subissais , l’odeur de son parfum qui me tourmentait encore plus que sa présence, me faisait mal au cœur et à l’estomac…imaginez que je ne mangeais rien le matin avant de sortir de la maison, imaginez que le matin je sens toujours que tous mes sens ne fonctionnaient pas normalement et que j’ai à subir cette odeur d’homme qui me troublait davantage, je ne dirais pas que c’est désagréable, au contraire, loin de là, mais cette odeur est si forte, si puissante que je me sentais si mal à l’aise…cette odeur résumait tout simplement sa personne…elle était tout comme lui…bouleversante, irrésistible, je dirais même fatale…Notre nez est si sensible, nos neurones olfactifs fonctionnaient exactement comme notre cœur…je ne sais pas l’expliquer scientifiquement, mais les odeurs ont leur place dans notre mémoire…

Bref, notre petit nez a sa propre mémoire, oui, une odeur pouvait vous emporter…une simple odeur suffisait pour que vous vous souvenez d’un instant particulier, une période, une personne…une odeur pouvait vous fondre le cœur, une odeur pouvait vous rappeler votre enfance, vos rires et délires…

et une odeur pouvait vous empoisonner agréablement…lentement…c'était son odeur…

Dans l’ascenseur froid, empoisonné et contaminé par sa présence, son parfum et son silence…une chanson de Calogero me revenait : ‘’…en apesanteur…pourvu que les secondes soient des heures…pourvu que rien n’arrête le voyage…’’ (Dieu, que je suis stupide!)

Ce rituel matinal devenait, petit à petit, ma dose de nicotine, je sentais, déjà, mon organisme en dépendre…en une semaine…

J’ai passé mon premier samedi, comme je ne travaillais pas le matin, sans ma drogue hebdomadaire, dans un état horrible, quelque chose me manquait…